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La Chine apte à un consensus dans « sa » mer ?

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La puissance militaire chinoise s’exerce depuis de nombreuses années au large de ses côtes, avec la volonté de prendre le contrôle d’îles situées dans la Mer de Chine. Or, ces velléités semblent s’estomper au profit de la recherche d’un consensus plus pacifique.

Ces îles de la Mer de Chine, artificielles ou non, et enjeux de pouvoir
Ces îles de la Mer de Chine, artificielles ou non, et enjeux de pouvoir

Le droit de la mer, et notamment la définition de Zones Exclusives Economiques (ZEE), décrivant qui a droit à quoi dans les vastes espaces océaniques et maritimes, est particulièrement complexe. En Mer de Chine, cette vacuité juridique a laissé le champ à des revendications contestées, notamment par la Chine, Taiwan, le Vietnam, voire le Japon. La Mer de Chine regorge en effet de matières premières critiques pour la croissance des pays riverains. Cela s’est traduit par des conflits larvés, notamment sur les îles Spratly.

Pourtant, de récentes déclarations semblent accréditer la thèse d’une pacification des requêtes chinoises. La Chine semble prête à accepter que la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer, presque universellement reconnue, puisse prévaloir également dans « sa » mer. Des rumeurs font état d’un cas porté par les Philippines auprès de la Cour Internationale de La Haye au sujet d’infractions territoriales chinoises autour des îles Spratly, affaiblissant la posture chinoise.

Cependant, il faut demeurer mesuré face à ces déclarations. Pour la Chine, le contrôle de « sa » mer est essentiel à sa diplomatie, et ces quelques déclarations n’augurent en rien d’un changement brusque et durable. Pour preuve, lorsqu’un navire de guerre américain, le Lassen, a transité dans des eaux internationales mais vues par chinoises par la Chine, cette dernière s’est immédiatement déclarée menacée. Elle déclare en effet que les îles qu’elle a construites artificiellement lui octroient légalement un contrôle sur ces eaux internationales.

Une Mer de Chine encore loin d’être pacifiée…

Il y a quelques années, la Chine aurait probablement répondu à cet incident par des manières plus fortes. Ce passage d’un navire américain, probablement guère anodin, montre que les Etats-Unis, soutenus par les voisins de la Chine, n’est pas prêt d’accorder l’impunité à la Chine sur sa mer. Tant que cette dernière ne reconnaîtra pas formellement la Convention des Nations Unies, alors ses réclamations maritimes demeureront inattaquables. Pourtant, rentrer dans le rang n’est plus une hypothèse à écarter en Chine. Elle a plus à perdre a se disputer avec ses voisins qu’à leur accorder des légitimités limitées sur la mer de Chine, surtout si elle veut mettre en place une véritable « route de la soie maritime » en Asie du sud-est. Elle pourrait également se voir faciliter le transit de ses bateaux dans les ZEE voisines (zones tracées à partir des côtes jusqu’aux 200 miles nautiques), facilitant là son commerce maritime. Malgré ces arguments dont la Chine semble de plus en plus consciente, la pacification du sud-est asiatique reste encore lente et pernicieuse.

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